The Trashmen
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

En 2010, quels sont les musiciens qui constituent The Trashmen ?
Tony Andreason : Il y a Bob Reed à la basse, Tony Andreason et Dal Winslow aux guitares ainsi que Robin Reed (Trashkid #1) à la batterie. Ce dernier remplace Steve Wahrer, décédé en 1989 (remplacé, dans un premier temps,  par Mark Andreason le frère de Tony, Nda), en dehors de lui nous sommes tous les membres originaux du groupe.
 
Dans quelles circonstances avez-vous fondé The Trashmen ?
Tony Andreason : Dal pourrait t’en parler mieux que moi car je le considère comme l’historien officiel du groupe (rires). Lui et moi avons commencé à jouer ensemble dès 1957. Nous avons intégré plusieurs combos de la région de Minneapolis et nous produisions dans le cadre de fêtes d’écoles. Plus nous progressions et plus nous avions l’occasion de jouer dans des manifestations de plus en plus importantes. Notre première prestation en tant qu’artistes professionnels remonte à une émission de radio pour KDWB (radio FM du Minnesota, Nda), Je crois que le DJ se nommait Dan Rose…
L’histoire des Trashmen remonte à 1962. C’est cette année là que nous nous sommes formés et que nous avons commencé à nous produire, localement, à Minneapolis et dans sa proche banlieue. Au fur et à mesure nous avons, dans la même année, effectué des concerts dans tout le Minnesota puis dans des états limitrophes situés plus au sud. Nous avons, cependant, vraiment acquis une notoriété importante après l’enregistrement de notre morceau « Surfin’ Bird » en octobre 1963.

Pouvez-vous évoquer la scène musicale de Minneapolis à cette période, était-elle propice au mouvement Rock’n’Roll ?
Tony Andreason : Après le succès de « Surfin’ Bird » elle s’est ouverte à cette musique. Avant cela, c’est la Country Music qui y régnait. D’ailleurs nous en écoutions beaucoup et considérons que cette musique est l’une de nos influences. Les plus gros hits de l’époque étaient « Six Days On The Road » (chanson créée par Dave Dudley en 1963, Nda), « Suzie Baby » (créée par Bobby Vee en 1959, Nda), « Mule Skinner Blues » (grand classique créé en 1930 par Jimmie Rodgers mais dont il existe de très nombreuses versions, les plus connues du début des années 1960 sont celles du groupe The Fendermen et de Jose Feliciano, Nda). Avec notre arrivée, la scène musicale locale a, complètement, explosé !

Considérez-vous que la musique Country est un des éléments qui vous a aidé à forger ce son qui vous caractérise ?
Tony Andreason : Non, on ne peut pas dire que l’on retrouve cela dans notre son (pourtant lors de la balance précédant cet entretien, le groupe s’était amusé à reprendre une poignée de classiques de Country Music et en interprèteraient régulièrement sur scène, Nda). Ce n’est pas vraiment une composante de notre style…



Quels sont les artistes qui ont, directement, inspiré le groupe ?
Tony Andreason : A titre personnel j’étais très influencé par Buddy Holly, Dick Dale, Chuck Berry ainsi que par des artistes de Blues comme Jimmy Reed qui était très important à cette époque. Bien sûr, je ne peux pas oublier d’évoquer Bo Diddley…

Tony, comme tu me le disais auparavant, votre carrière a pris un formidable envol grâce à la chanson « Surfin’ Bird ». Peux-tu revenir sur son histoire ?

Tony Andreason : Nous voulions faire quelque chose de différent… Cette chanson est un mixte entre deux titres du groupe The Rivingtons (« Papa-Oom-Mow-Mow » et « The Bird’s The Word »). C’est Steve Wahrer (batteur, chanteur et fondateur du groupe, il est décédé en 1989, Nda) qui a eu l’idée de créer un effet avec sa voix qui était complètement « folle ». Nous nous produisions, une nuit, dans un endroit qui se nommait Chuck’s Ballroom et c’est là que la chanson a été interprétée pour la première fois à son initiative et de manière, quasi, improvisée. Un DJ du nom de Bill Diehl était présent dans la salle et nous a indiqué que nous tenions là un véritable hit. Il nous a encouragé à enregistrer le morceau et nous a accompagné durant cet exercice. Il a estimé que notre première version était trop longue et nous a poussé à la réenregistrer afin qu’elle n’excède pas les 2 minutes 30 (format idéal pour les programmes radiophoniques à l‘époque, Nda). Puis il nous a permis de participer à un show qu’il animait « The Battle Of The Bands ». Nous l’avons remporté et avons participé à une autre session de ce jeu, à Chicago, dont nous sommes également sortis vainqueurs.
Cela a été le démarrage d’une chanson qui est devenue un hit (numéro 4 du Billboard en 1963, Nda).

C’était donc le premier « single » du groupe…
Tony Andreason : Effectivement, c’était le premier single du groupe. J’avais eu l’occasion d’en enregistrer un autre au sein d’un groupe qui se nommait Jim Thaxter & The Travelers. Les deux morceaux qui constituaient ce 45 tours étaient «Sally Jo» et «Cyclone». Ce disque doit dater de 1958 ou 1959...

Pensez-vous que ce soit une bonne chose d’obtenir un tel succès dès le premier disque ?
Tony Andreason : C’est toujours bon d’avoir du succès… En tout cas nous en avons profité et cela nous a permis de vivre de grands moments. D’ailleurs c’est-ce que nous continuons de faire aujourd’hui !

Vous avez du en profiter afin d’effectuer de nombreuses tournées…
Tony Andreason : Oui, nous avons fait des tournées dans tout le pays. Nous nous étions séparés en 1967 puis reformés dans les années 1980. A la mort de Steve nous ne pensions plus remonter sur scène. Cependant nous avons eu l’occasion de nous produire une dizaine d’années plus tard à Las Vegas, Nevada. Cela a été un triomphe et, depuis, nous tournons très régulièrement.
Dal Winslow : Nous avons, à une époque, bénéficié du fait de retrouver nos morceaux sur des compilations regroupant des artistes de notre génération. Il y avait un véritable «revival» pour cette musique et, de ce fait, nous avons aussi fait des tournées aux côtés de gens tels que Fabian, Frankie Avalon. Nous avons effectué pas mal de choses comme cela…
Bob Reed : A une période nous avons bien essayé de faire d’autres choses de nos vies, mais l’appel de la musique a toujours été le plus fort. J’ai l’impression que nous vivons notre meilleure période actuellement (rires) !

Pourquoi aviez-vous décidé de vous séparer en 1967 ?
Dal Winslow : Le monde de la musique avait complètement changé. Le public s’est orienté vers des styles dansants plus proches des racines du Blues. C’est à ce moment là que la carrière de James Brown a, littéralement, explosé par exemple…
Nous avons donc pris la décision de nous retirer et d’essayer de faire autre chose…



N’avez-vous pas essayé de faire évoluer votre musique ?
Dal Winslow : Non, notre objectif a toujours été de faire la même chose et de rester fidèle au son qui était le nôtre en 1962.
Tony Andreason : De mon côté j’ai eu d’autres expériences musicales dans les années 1970. Il m’est, souvent, arrivé de me produire dans des Clubs dans un registre « Country Music » proche de celui de Waylon Jennings. Ce que je faisais pouvait aussi « flirter » avec le son des groupes comme The Eagles. Cependant, ce que je préfère jouer est la musique avec laquelle j’ai commencé au sein des Trashmen, en 1962. C’est aussi l’une des raisons qui nous pousse à venir en Europe actuellement. Cela nous permet d’y jouer et d’y défendre notre propre son !

Quelles sont les autres raisons qui vous poussent à vous produire régulièrement en Europe depuis 2008 ?
Dal Winslow : Nous ressentions une forte demande de la part du public. Les gens nous disaient «venez, venez ! ». Ils sont formidables ici, c’est vraiment fantastique…
A chaque fois que nous venons, nous passons d’extraordinaires moments et nous tenons, désormais, à effectuer nos 2 ou 3 semaines de tournée européenne tous les ans… c’est beaucoup de « fun » !
Nous connaissions déjà bien plusieurs pays comme la France, l’Italie, la Belgique ou l’Espagne. Cette année nous avons découvert le public scandinave en nous produisant en Suède, Norvège et en Finlande. C’est vraiment formidable de pouvoir passer du temps et de discuter avec des admirateurs qui connaissent très bien notre musique.

Le public est-il très différent, pour vous, aux USA ?
Dal Winslow : A mon avis, la grande différence en Europe réside dans la moyenne d’âge du public. Ici il y a beaucoup de jeunes alors qu’aux USA c’est un public qui regroupe des gens de diverses générations, avec une majorité de spectateurs qui nous connaissent depuis nos débuts. En Europe les gens sont, aussi, beaucoup plus enthousiastes qu’aux Etats-Unis…

Que représente, pour vous, le fait d’être devenu un groupe « culte » pour tant de jeunes en Europe ?
Dal Winslow : Que pouvons-nous y faire ? C’est bon, très bon… tout simplement.
Robin Reed : Nous avons, aussi, eu la chance de bénéficier de bonnes retombées liées à quelques unes de nos chansons. En effet, certaines d’entre elles ont été utilisées dans des films, des séries télévisées, des publicités etc…
De ce fait, à chaque période nous avons connu un regain d’intérêt et séduit les nouvelles générations.

Vous avez, cependant, sorti très peu de disques depuis les années 1960...
Tony Andreason : Nous avons sorti un CD (le disque « Comic Book Collector », Nda)…
Dan Winslow : Oui un CD a été enregistré en 1989. Notre batteur original, Steve, était très malade mais il a tenu a y participé, il est décédé peu de temps après…
Nous avons ajouté les dernières touches finales et le disque est sorti en 1990, c‘est notre dernier album à ce jour.
Actuellement nous nous concentrons un maximum sur les concerts. Nous exploitons de cette vague de «Rock’n’Roll Revival» qui prend forme en Europe. Nous en profitons pour revenir, nous prenons beaucoup de plaisir et savourons chaque moment !

Êtes-vous attentifs à ce que font les jeunes musiciens ?
Tony Andreason : Waouh mon garçon, tu me poses une colle (rires) ! Je ne connais pas vraiment de jeunes artistes. Je ne suis pas au fait de ce qui se passe actuellement …
Tout ce que je peux te dire c’est que je ne suis pas du tout accro au genre musical que pratique des chanteuses telles que Madonna ou Britney Spears !
Je suis, également, très peu amateur de Hip-Hop, de Rap et de ce genre de choses…
Depuis 10 ans, il y a une scène émergente dans le milieu de la Country Music. Je l’a trouve très intéressante. Il y a aussi de nouveaux groupes de Bluegrass que je trouve très convaincants. Voila les musiques qui m’intéressent le plus aujourd’hui, ce n’est pas le cas pour la scène Rock actuelle…

Pensez-vous, tout de même, qu’il y a un avenir pour le Rock’n’roll ?
Tony Andreason : Je crois que le Rock’n’Roll vivra toujours. Je parle du vrai Rock’n’Roll, celui des origines… C’est ma musique, celle que j’aime jouer et celle que j’écoute !

Quels sont vos projets ?
Tony Andreason : J’écris des chansons actuellement mais rien n’est réellement figé quant à un éventuel enregistrement. Nous attendrons que le bon moment arrive…

Souhaitez-vous ajouter une conclusion ?
Dan Winslow : C’est bon d’être de retour à Colmar (The Trashmen avaient donné un premier concert à Colmar en juillet 2009, Nda), nous adorons le public ici !
Tony Andreason : Oui c’est vraiment bon d’être de retour et nous sommes impatients de rejouer ici cette nuit !
Bob Reed : Oui c’est vraiment un endroit «fun» et c’est bon d’être de retour !
Robin Reed : Let’s Rock’n’Roll !!! Pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

www.myspace.com/thetrashmenband

 

 
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Les liens :

myspace.com/thetrashmenband

Interview réalisée au
Le Grillen de Colmar
le 16 avril 2010

Propos recueillis
par David BAERST


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